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autrefois - Page 92

  • la nuit la plus longue

    Cette nuit là, a certainement été la plus longue de ma vie et de mon enfance.  C'était la tristesse dans la maison, papa était parti avec maman en ambulance et était sur le chemin du retour, mais nous ne le savions pas encore. Ce soir, là, je crois que nous n'avons pas soupé, je suis montée dans ma chambre avec mon petit frère et nous avons fait notre prière sur une descente de lit  en velours avec de jolis petits chats pour que notre maman revienne en bonne santé, nous avions été élevés dans le respect de la religion maman étant très croyante et pratiquante, elle n'aurait jamais manqué la messe par n'importe quel temps y compris celle du premier vendredi du mois. J'étais très inquiète et j'avais un très mauvais pressentiment. impossible de dormir et dans la nuit, j'ai entendu japper Mirette la chienne de nos voisins et amis. Cela me paraissait bizarre, angoissant, alors que d'habitude je n'entendais rien. Et puis, j'ai entendu le ronronnement d'un moteur de voiture mais derrière la maison. Tout cela m'inquiètait vraiment .Et un grand cri dans la maison, papa était rentré et ma grand-mère qui n'était sûrement pas couché , s'était évanoui quand papa lui avait dit " maman, je te demande du courage pour moi et mes enfants." Je crois qu'elle ne comprenait pas ce qui se passait. Je suis descendue et papa m'a dit on ramène maman , elle est très malade et je lui ai répondu , mais elle est morte. j'avais compris avec ce mauvais pressentiment qui me pesait depuis quelques jours que c'était fini. Papa qui n'osait pas rentrer a la maison était passer chercher Nos voisins  pour le soutenir et s'occuper de maman. J'ai oublié de  dire qu'en arrivant  a l'hôpital de la croix rousse, elle  n'était plus de ce monde et le docteur a quand même voulu la mettre dans le poumon d'acier pensant encore a un miracle et la faire revenir en vie,  et  papa a du céder , car quand on mourait dans un hôpital on ne pouvait  pas les ramener a la maison et lui voulait absolument qu'elle revienne   chez elle.  52 ans après, c'est la gorge nouée que je me remémore ces heures tragiques de ma vie. depuis ce jour là ma croyance  en Dieu a disparu.

     

     

  • c'était fini.

    L'ambulance tant attendue  est enfin arrivée. Pas de téléphone pour  rappeler et dire que c'était très urgent.  nous sommes restés a la maison avec les grand-mères pendant que papa accompagnait maman sur lyon, l'ambulance est partie avec le gyrophare. cette version , je l'ai entendu maintes et maintes fois racontée par papa. Arrivé a grange-blanche, il était parti faire les papiers pour l'inscription , il revient vers maman dirigé sur les services des urgences  et déjà à cette époque il y avait beaucoup de monde .  On avait donc posé le brancard avec maman dans un couloir, et quand papa est arrivé , elle était en train de mourir  étouffée alors que des internes étaient assis sur le brancard a coté d'elle et fumaient la cigarette.Quant il est revenu près d'elle, il a vu ce désastre, a crié auprès du personnel, et tout de suite ils lui ont branché le tuyau d'oxygène  . Elle est revenu à elle, et après un examen auprès du professeur Sedayan qui a disagnostiqué une polio foudroyante  , le virus était monté aux poumons, Il fallait donc  partir a l'hôpital de la croix-rousse  qui à l'époque était le seul étblissement qui possédait un poumon d'acier. Pendant le trajet, maman ne cessait de répéter, " Aimé, j'étouffe", papa se retourne dans l'ambulance et n'entendait plus rien. Maman était partie.  Dire que écrire est une excellente thérapie, pour moi, au contraire c'est très douloureux de faire ce retour en arrière. Mais si je le fais c'est pour mes petits enfants et ceux qui me liront  et leur dire  l'importance d'une maman dans une famille. il faut en être privé pour  comprendre  ce que peut engendrer cette absence et toujours apprécier sa présence.

  • ce lundi soir

    Papa m'avait demandé d'aller avertir les voisins pour qu'il vienne " faire le travail" c'est à dire la traite des vaches , s'occuper des bêtes. J'étais partie comme une folle  sur mon petit vélo blanc  et en arrivant je ne pouvais plus parler , je crois que  j'avais compris le drame qui se préparait.  Les voisins et amis sont arrivés aussitôt pour nous réconforter et donner un coup de main. L'ambulance tardait à arriver  et maman était assise au bord du lit  et disait sans cesse, " je vais mourir".  L'ambulance est arrrivé, il faisait nuit , on a mis maman sur le brancard . Notre grand-mère nous avait envoyé dans notre chambre à l'étage pour  que l'on ne voit pas tout ça, mais je me souviens que je ne pleurais pas  , je hurlais.  Nous sommes quand même descendus de la chambre et je la revois , elle nous a fait un petit signe de la main , c'était le dernier.