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autrefois - Page 91

  • peaux de lapins!

    A la ferme, on élevait quelques lapins pour la consommation. Cette pauvre petite bête  finissait dans nos assiettes! ( là j'ai une petite pensée pour le chocolat de ma petite Eva!)   après avoir été depessé par papa sur la porte de grange toujours sur le même clou, les peaux étaient mises à séchér dans la loge  ,  hangar a coté de la maison. Je n'aimais pas cette corvée, mais curieuse, je le regardais   faire avec son petit  couteau  pointu  le déshabiller de sa belle fourrure  et sortir ses entrailles fumantes!. . Par la suite, chaque année sur la route passait "le patis" qui ramassait les peaux de lapins et autres objets en ferraille.  avec son cheval et sa voiture il s'arrêtait devant chaque maison et criait " peaux de lapins peaux de lapins."

    J'ai retrouvé cette jolie photo de ma grande soeur habillée joliement d'un manteau en lapin blanc . je suppose que papa avait gardé quelques peaux pour le faire alice.gifconfectionner.

  • la vie continue

    Après ces jours de grande tristesse et de chagrin, la vie avait repris son cours mais pas comme avant. Beaucoup de choses avaient changé pour nous tous. Ma grand-mère  avaient un peu la charge de notre éducation. Ma grande soeur Alice qui devait rentrer au pensionnat de st laurent pour continuer ses études devant l'insistance de maman  est  retournée à  l'école de vauban pour passer son certificat d'étude car elle a du aider papa dans les travaux des champs par la suite. Cela me rappelle un petit souvenir d'ailleurs, car maman qui n'avait pas pu apprendre son métier d'infirmière tenait à ce que nous poursuivions nos  études et comme Alice n'aimait pas vraiment l'école, maman avait du faire du pressing pour la décider, et un matin je revois maman qui redescendait de la chambre et qui a dit a papa " ça y est, cettte fois j'ai réussi à la décider!). . Papa avait demandé a une dame pour venir faire les lessives, une aide familiale venait chaque semaine pour donner la main  au ménage. il fallait bien s'organiser. Moi, je ne voulais plus rentrer en pension et un certain jour une assistance sociale était venue  nous rendre visite pour voir si tout se passait bien, et j'avais du lui dire  que je ne voulais plus continuer mes études, et elle m'avait répondu " Hé bien tu iras garder les oies dans le périgord".  que de psychologie à l'époque.  Tout était changé, notre papa qui était   bon vivant,  était  devenu triste, et nous le trouvions tres souvent en train de pleurer  la tête dans les  mains. Tous les dimanches, nous allions au cimetière sur la tombe de maman et que de larmes à chaque fois. Beaucoup de visites de voisins, amis  ou cousins venaient   et papa racontait a chaque comment tout s'était passé et à chaque fois c'était comme si tout recommençait, j'allais pleurer et me cacher dans la " bassis" toute seule,  mes pleurs devenaient des cris tellement j'étais triste.  Après j'ai du reprendre l'école et  plus beaucoup de souvenirs. tout s'est effacé plus ou moins ; sauf que les nuits apres ce drame, je ne pouvais plus dormir , je ne pouvais plus respirer  comme maman qui etait morte etouffée, mais je ne disais rien a personne!!!  ça serait maintenant je pense que nous aurions fait appel a une psychologue.  les temps ont changé mais dans le bien pour ces choses là. 

  • Maman nous avait quitté pour toujours.

    Maman  nous avait quitté pour toujours, la nouvelle nous avait tous mis dans le chagrin et la tristesse qu'il est difficille  d'exprimer.  Les Grand-mères ne cessaient de dire " Mais pourquoi nous ne sommes pas parties toutes les deux plutot qu'elle". Mais c'est le destin, il faut bien l'accepter. Nous étions  dans la chambre , il était environ 2 heures du matin, et nous entendions les allers et venus entre le rez de chaussée et l'étage  avec l'angoisse de descendre pour la voir. C'était terrible, et puis papa est venue nous chercher , je suis allée la voir sur son lit habillée de son habit de grossesse, j'ai caressé ses cheveux et je l'ai embrassé et j'ai dit " pauvre maman".  Le matin, nous sommes partis a Charlieu pour faire teindre les vêtements , car à l'époque  les enfants portaient le deuil  et en même temps annoncer la terrible nouvelle aux cousins de Charlieu , notre cousine s'était effondrée sur le fauteuil  tant la mauvaise nouvelle avait surpris tout le monde, tout s'était passé tellement vite.  Puis, j'ai été prise en charge par nos voisins, je couchais chez eux,  mon petit frère chez une autre voisine.  je faisais les allers et retour par le trou dans la haie et je venais la voir, mais plus le temps passait  et  je ne la voyais plus je voyais la mort.  Cet odeur de fleurs mélangé aux cierges  , je ne l'ai pas oublié. Tout le village a défilé pour la voir une dernière fois. Le chagrin de papa était immense, puis l'enterrement . Beaucoup d'amis de maman voulaient m'emmener , mais j'ai voulu rester et je suis montée  au bourg à pied  derrière le cortège avec ses amies du même âge qu'elle qui tenaient les pompons du corbillard, puis dans l'église cette chanson " ce n'est qu'un au revoir "  et les condoléances a la porte du cimetière qui ont duré des heures, comment oublier tout cela,  et le retour à la maison sans elle , remettre la maison en ordre et se dire pourquoi c'est arrivé à nous? et je  me disais dans ma tête mais comment faire pour ne plus dire ce mot " maman".