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autrefois - Page 93

  • 9 septembre 58

    Cette année , l'été avait été très chaud même le mois de septembre. Ce jour là, maman étant malade , tout le monde faisait la sieste début d'après midi, sauf les enfants. Moi, je faisais les cent pas entre la maison et le chemin de la lande, inquiète de la santé de maman. De temps en temps j'allais voir si mes parents qui étaient dans l'alcôve a coté de la cuisine étaient réveillés. Et en m'approchant de maman,elle m'appelle et me dit ce petit mot " adieu". Dans ma petite tête ça été comme un coup de fusil. Je ne sais pas si elle délirait car elle devait déjà avoir beaucoup de fièvre ou autre chose que je refusais de croire. 

    A partir de ce moment là, tout s'est enchainé très très vite. Son état s'est empiré et ma soeur est partie en vélo au bourg de vauban téléphoner appeler ( a la cabine téléphonique)  un autre médecin de chauffailles  plus qualifié  .  Il est arrivé vers 17 heures, nous étions assise sur la bergère avec les grand-mères et avec ma soeur  on jonglait avec les tomates posées sur le rebord de la fenêtre pour qu'elles mûrissent  plus vite. Et puis, on a entendu ce docteur dire à papa je vais lui faire une piqûre et dans cinq minutes tout ira mieux car elle avait déjà beaucoup de mal à respirer. Mais les minutes passaient et rien ne s'améliorait.  Le médecin a donc décidé de la faire partir en ambulance à lyon à l'hopital Hedouard herriot. Je ne sais plus si Alice est repartie en vélo appeler l'ambulance, mais on n'avait pas dit que c'était urgent alors elle a beaucoup tardé a venir.

     

  • une mauvaise journée.

    encore une mauvaise journée pour maman. Sa santé ne s'améliorait pas , et j'étais très angoissée de la voir ainsi. Moi, qui avait appris la nouvelle de sa grossesse avec tant de joie ,  je disais , ce bébé , on ne l'aura pas. j'avais un  mauvais pressentiment. Le matin, j'étais dans mon lit puisque c'était encore les grandes vacances, et papa est venu chercher ma grand-mère en lui disant " il faut que tu viennes m'aider car Lucie ne peut pas se lever, ses jambes ne lui portent plus. L'après midi, elle était dans la cuisine sur  sa chaise longue, elle ne sentait plus ses jambes et décrochait la rallonge du fauteuil  sans le vouloir. Une voisine était venue lui rendre visite et comme elle  mangeait difficilement , elle avait proposé de nous apporter des petits longuets. J'avais pris mon petit vélo blanc et j'étais partie  sur  le chemin de la lande pour rapporter ces petits longuets pensant qu'ils seraient plus digestes que le pain.

     

  • dimanche 7 septembre 58

    Maman n'était toujours pas en forme, toujours le même diagnostic de  notre docteur de famille, c'est la grossesse qui lui donne tous ces symptômes. C'était un dimanche, et jour de l'ouverture de la chasse. Papa était chasseur et maman n'avait  pas voulu qu'il manque cette journée. Il était donc parti le fusil  en bandoulière chasser le gibier malgré tout devant son insistance. Elle était dans son lit et n'était pas bien du tout. J'avais manqué la messe pour rester a coté d'elle ,A chaque nausée,  je lui faisais passer la cuvette. Pauvre maman, J'étais triste de la voir dans cet état. Comme je n'étais pas allée

    à  la messe ( à cette époque il ne fallait pas manquer  la célébration et bien que chantant faux je faisais partie des chanteuses et avec les copines nous occupions les bancs au milieu de l'église)  je devais donc aller au vêpre en procession vers une madone que notre curé avait fait construire  a l'oré d'un bois sur la route de st Christophe. Je rencontrais une copine qui m'a fait le reproche suivant  "pourquoi tu  n'es pas venue à la messe?" Je lui ai répondu simplement que j'étais restée avec maman qui était malade ; elle me répond très sèchement mais elle n'est pas morte, ces paroles 52 ans après   je les entends encore.