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autrefois - Page 139

  • les fricassées

    Je reviens à mon cochon pour vous expliquer ce qu'était une fricassée.  Comme a l'époque il n'y avait pas de congélateur pour conserver la viande  on  en faisait profiter les amis, les voisins  sans oublier monsieur le Curé et l'instituteur .  Maman ou les grand-mères  préparaient donc la fricassée qui était  plus ou moins importante  suivant les affinitées avec les  "dits clients " d'un  morceau de boudin, roti ou cotelette   bien enveloppée  dans un torchon ( le papier alu ou cellofrais n'existait pas).  Venons en a la livraison, cette corvée plutôt sympa était réservée aux enfants. nous partions donc avec ma soeur   avec le panier rempli  et nous revenions avec les poches pleines de bonbons .   Et quand le voisin ou l'ami qui avait reçu le colis de cochonaille tuait a son tour la bête, il nous donnait une fricassée, c'est ainsi que tout l'hiver on avait toujours un morceau de viande fraiche a deguster.  

  • le jour du cochon

    A la campagne, chaque famille tuait son cochon une fois par an. Ce jour là, il règnait a la maison une ambiance inhabituelle   avec le charcutier de service qui passait la journée avec  nous. J'aimais bien cette journée car cela mettait un peu d'ambiance et nous changeait de la monotonie des journées d'hiver.

    Sauf, que le matin de cette belle journée, il fallait tuer le cochon et très tôt dans mon lit je me bouchais les oreilles pour ne pas entendre les cris de détresse de cette pauvre bête. c'était la seule note négative de la journée.  Hé oui, pour avoir du bon boudin , il fallait récupérer le sang et pas d'autre solution a l'époque.

    Puis, le charcutier après avoir dépecé et buclé la bête, il commençait la découpe de la viande.  Le lard et les jambons étaient entassés dans le saloir  avec une saumure faite de gros  sel,d'eau et d'aromates si je me souviens bien.

    Puis c'était les préparations pour les terrines, les patés de tète, les gratons  l'andouille. Tout le monde s'activait, maman aidée par les grand-mères  a la cuisson des patés, papa  préposé au boudin, et nous , on donnait la main au charcutier pour tourner un peu   la manivelle  pour les saucissons.  On pendait ces derniers a la cuisine près du feu pour le séchage. Je me souviens de toutes ces bonnes odeurs de cuisine qui remplissaient la  maison. je vous raconterai plus les fricassées et le repas de cochon.

  • Mon grand-père

    je l'aimais beaucoup ce grand-père Henri. Du haut de mes cinq  ans, j'ai encore quelques souvenirs qui me reviennent. Il était très malade et faisait des stages a l'hopital de Roanne. Nous étions très tristes sans lui a la maison, mais quand arrivait le jour du retour, je me souviens que je pleurais  de joie en revenant de l'école en pensant au bonheur de le retrouver. Et puis, un matin, le 9 mars 1953, je revois  mon père  qui est rentré dans la chambre en disant  : "il est parti".