maconcharnay charnaymacon

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • une mauvaise journée.

    encore une mauvaise journée pour maman. Sa santé ne s'améliorait pas , et j'étais très angoissée de la voir ainsi. Moi, qui avait appris la nouvelle de sa grossesse avec tant de joie ,  je disais , ce bébé , on ne l'aura pas. j'avais un  mauvais pressentiment. Le matin, j'étais dans mon lit puisque c'était encore les grandes vacances, et papa est venu chercher ma grand-mère en lui disant " il faut que tu viennes m'aider car Lucie ne peut pas se lever, ses jambes ne lui portent plus. L'après midi, elle était dans la cuisine sur  sa chaise longue, elle ne sentait plus ses jambes et décrochait la rallonge du fauteuil  sans le vouloir. Une voisine était venue lui rendre visite et comme elle  mangeait difficilement , elle avait proposé de nous apporter des petits longuets. J'avais pris mon petit vélo blanc et j'étais partie  sur  le chemin de la lande pour rapporter ces petits longuets pensant qu'ils seraient plus digestes que le pain.

     

  • dimanche 7 septembre 58

    Maman n'était toujours pas en forme, toujours le même diagnostic de  notre docteur de famille, c'est la grossesse qui lui donne tous ces symptômes. C'était un dimanche, et jour de l'ouverture de la chasse. Papa était chasseur et maman n'avait  pas voulu qu'il manque cette journée. Il était donc parti le fusil  en bandoulière chasser le gibier malgré tout devant son insistance. Elle était dans son lit et n'était pas bien du tout. J'avais manqué la messe pour rester a coté d'elle ,A chaque nausée,  je lui faisais passer la cuvette. Pauvre maman, J'étais triste de la voir dans cet état. Comme je n'étais pas allée

    à  la messe ( à cette époque il ne fallait pas manquer  la célébration et bien que chantant faux je faisais partie des chanteuses et avec les copines nous occupions les bancs au milieu de l'église)  je devais donc aller au vêpre en procession vers une madone que notre curé avait fait construire  a l'oré d'un bois sur la route de st Christophe. Je rencontrais une copine qui m'a fait le reproche suivant  "pourquoi tu  n'es pas venue à la messe?" Je lui ai répondu simplement que j'étais restée avec maman qui était malade ; elle me répond très sèchement mais elle n'est pas morte, ces paroles 52 ans après   je les entends encore.  

     

  • première semaine de septembre 58

    Beaucoup de souvenirs  de la vie courante de cette année 58  se sont envolés peu à peu  sans que je  puisse les rattraper. Mais , cette semaine  là , elle est gravée dans ma mémoire comme  sur  un  disque dur, chaque détail est présent. il m'est très dur d'en parler mais ça fait partie de ma vie, cette vie  ou tout a basculé en  quelques heures. Q uand on a  10 ans perdre sa maman c'est un naufrage  , et quand ça arrive on se demande comment on va faire sans cet amour maternel. Mais avec le temps , on refait surface et la vie continue.