les coupes de cheveux
Mon grand--père Henri avait fait office de coiffeur pendant la guerre de 14/18. Mon papa avait pris la relève plus tard en coupant les cheveux de tous les voisins ainsi que ceux de ses filles. Dans un petit meuble près de la fenêtre était rangé tout l'attirail de coiffeur dont le célèbre coupe choux ainsi que le cuir pour l'aiguiser, la tondeuse, un peigne en corne, un gros pinceau pour nettoyer les cheveux et une grande blouse bleue pour nous protéger. A califourchon sur une chaise réhaussée d'un coussin il exerçait sont talent sur notre tête sans nous demander notre avis. J'ai même un souvenir plutôt rigolo ( pas sur le moment) , je devais être une petite fille qui pleurait avant d'avoir mal, un jour il m'a coupé le lobe de l'oreille, j'avais beau crier, il ne me croyait pas et insistait et comme c'était le cartilage c'était dur!!!. un Voisin Gilbert qui était là ce jour pour attendre sa coupe de cheveux m'a consolé et m'a dit " quand tu te marieras ça ne se verra plus". Pourquoi certaines petites phrases sans importance sont gravées ainsi dans notre mémoire ....Hé ben si, j'ai toujours la cicatrice. Je ne lui en jamais voulu , car c'était un si bon papa.